25 mars 2012

Une mammographie? Il ne faudrait pas presser le citron!


Une mammographie n’est après tout qu’une photo de vos seins en sandwich, n’est-ce pas?  Ma mammo à moi n’a rien révélé d’inquiétant si ce n’est un kyste bénin qui avait la grosseur d’une  petite pomme.  Un kyste bien rebondi, une boule dans la boule.  On en a fait le tour, trois clichés par-ci, un autre dans cet angle-là…Mettons le téton bien à plat, serrons les dents, les poings, les fesses et jurons intérieurement un bon coup pendant que la technicienne traîne son popotin jusqu’au déclencheur.  Mais voilà, une nano-seconde avant le flash du rayon X, l’improbable se produit: nous atteignons le point de rupture et un étrange son de rideau déchiré sort de ma gorge.  Le kyste se rompt et éclate sous ma peau.  Ouch!


Ai-je seulement dit « ouch »?  Oui, probablement car je suis d’une grande civilité et j’ai finalement refoulé l’envie d’ouvrir le feu avec une pluie de vilains mots pigés dans le dictionnaire des injures.  La technicienne s’est confondue en excuses, visiblement à court elle aussi de formules pour s'acquitter de sa brûlante gaffe.

Ce n’est qu’une mammographie et il n’y a pas mort d’hommes, direz-vous…J’ai tout de même eu une pensée pour cette chercheure canadienne qui a mis au point une technologie permettant l’examen du sein grâce à une imagerie en 3-D.  Sainte Elise Fear, professeur en génie électrique à l’université de Calgary, mes seins sont entre vos mains!

Au lieu de comprimer vos délicats attributs entre deux plaques jusqu’à ce que vous ne vous craquiez une molaire, Dr Fear utilise un procédé aussi doux qu'un massage shiatsu :  étendue sur le ventre, elle fait baigner vos seins dans des réservoirs d’huile de canola.  Une antenne effectue un balayage de la zone avec de courtes impulsions de micro-ondes, saisissant ainsi les traces de tumeurs.  Cette technologie est appelée Tissue Sensing Adaptive Radar (TSAR).  Elise Fear a mis dix ans avant de publier les résultats de ses recherches.  C’était en 2009…Le conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada lui a consacré un article en concluant ainsi :  « Plus facile et plus sûre.  La recherche canadienne trouve un moyen d’y parvenir. »

Vraiment?  Aurais-je le bonheur de vivre assez longtemps pour expérimenter une mammographie sans douleur où tout baigne?  Dr Elise Fear, on prie pour vous!





24 mars 2012

Ma Dacia

C’est un hymne à la liberté,  le cantique des automobilistes :  « Si j’avais un char »,  de Steve Cassonade Faulkner.


C’est ce que j’ai fredonné la première fois que je suis partie au volant de ma Volkswagen Fox.  Je l’aimais tellement mon char! Dévouée comme le gars dans un publicité de Canadian Tire, je l’avais bichonné en lui faisant un shampoing avec du Pine Sol… Vous auriez dû voir la tronche de mon père lorsqu'il a vu le résultat après cette séance de décapage express. 

Trois enfants plus tard, j’ai gradué pour atteindre le stade « mini-van », le véhicule qui consacre notre statut de mère de famille nombreuse.  L’étendard de toutes les « soccer mom » de l’univers!  Une expédition au Wal-Mart ou une virée à Tadoussac, la mini-van est une source inépuisable d’aventures.

Et puis en Calédonie, nous avons eu une Dacia Logan, une familiale 7 places.  Rien de très racé.  Ne cherchez pas la ligne fauve ni les formes arrondies aérodynamiques.  La Dacia Logan se distingue cependant par sa robustesse.  Une caisse carré, un design stalinien, une finition qui fait penser au cul d’un hippopotame.  Fidèle comme un Saint-Bernard mais vache sur le parcours en montagnes russes de la transversale Koné-Tiwaka.  Qu’à cela ne tienne!  Nous avons eu le temps d’admirer le paysage en chantant à tue-tête.   Et je ne compte plus les aller-retour jusqu’à Pindaï sur la route de terre rouge en soulevant un nuage de poussière jusqu’au lagon. 

J’ai officié au volant de la Dacia devenue mini-bus improvisé plusieurs matin par semaine pour les lycéens du quartier.  6 ados cordés serrés avec des sacs à dos bourrés comme des œufs.  On entendait une mouche voler.  Zzzzzz!  Que le ronron réconfortant du moteur pour briser le silence monacal d’une troupe de ronfleurs.

C’est le regard soudé sur la route et les mains posées sur la roue que j’ai rêvé mes futures vies et échafaudé des projets fous.  Dacia-yoga entre Koné et Nouméa.  Trois heures de trajets, trois heures de méditation.

La parenthèse Dacia est terminée.   Nous avons vendu notre char-chouchou à une autre famille nouvellement établie à Koné.   Il y a un peu de nos rêves qui traîne encore sous les banquettes.  

Bonne route!


18 mars 2012

Le vieux magasin Roes, plus qu'un souvenir

Mon amie Annie, juchée sur le balcon de son appartement, a capté les images de la démolition du magasin Roes sur la rue principale.  La propriétaire Monique se trouve alors à ses côtés pour assister à la disparition de l'une des plus vieilles enseignes de Koné.  


Ça se fait dans un grand fracas, avec tout un pan de mur qui s'égrène sur la chaussée.  A la fin de la séquence, un petit véhicule blanc, celui de la fille de Monique, freine pour éviter les gravas!


Qui a dit que Koné était une petite bourgade tranquille?


Une autre façade qui tombe pour faire place à du neuf!  






Notre tribu








14 mars 2012

Zigzaguer jusqu'au nord



Notre ami, Monsieur Option-GPS-Inclus, a débusqué de magnifiques repaires de plongée sur le lagon de la Nouvelle-Calédonie.  Le nez au vent, la proue fendant les vagues, battant pavillon sous le symbole de l’assurance.  Vous avez perdu le nord?  C’est à lui qu’il faut demander où le trouver.

Mais ce soir, notre bon ami a des doutes.  Le plancher des vaches lui joue des tours. Debout sur notre terrasse, position « rose des vents », il refait ses gammes nord-sud-est-ouest.

« Bon, le soleil se couche à l’ouest, par là… », nous dit-il.
Bravo.  Deux morceaux de robot.

« Donc, le nord est par là! », affirme-t-il le plus sérieusement du monde en pointant…le sud.

Oups.  Monsieur Option-GPS-Inclus se détraque ce soir.  Sa douce moitié prend les commandes et met la switch à « reset ».  On reprogramme le mari nous aussi, à moitié morts de rire devant la girouette égarée.

Cet trouble momentané a quelque chose de touchant.  Combien de fois m’est-il arrivé de bifurquer à gauche plutôt qu’à droite pour découvrir quelque chose d’étonnant :  une façade colorée, un boutique baroque, une bande d’enfants saoulés par la bonne humeur.

Il y a un acte d’abandon dans ce désir de perdre le nord.  Tout quitter pour faire le saut de l’ange en bungee en Nouvelle-Calédonie, c’est à la fois enivrant et déroutant. 

Il me semble que rien n’est plus lassant que la ligne droite.  Mais pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour faire l’expérience du labyrinthe.  Saupoudrer quelques journées de congé au hasard dans l’agenda pour faire échec à la routine.  Se faire inviter dans une fête indienne pour un dépaysement instantané  (merci encore Padmini Rajan !).  Aller s’émerveiller devant le ballet des baleines (à faire en juillet en Nouvelle-Calédonie, au moment où elles viennent mettre bas dans le lagon).  Participer à un raid même si on sait qu’on arrivera dernier au fil d’arrivée.

Où est le nord?  Je ne le sais pas toujours et j’en suis fort aise.


7 mars 2012

Splendeurs et misères sur le net


Internet est-elle devenu la porte d’entrée d’une grotte ou vous vous perdez à travers ses intrigantes galeries?

Êtes-vous devenu une mouche prise dans la toile du web?

Vous arrive-t-il d’être excité devant un humain… pixellisé?

Facebook est-il la seule fenêtre que vous ouvrez pour regarder le monde?

Twitter, le journal que vous lisez?

Et Youtube, votre canal nouvelles 24/24?

Je vous comprends.  Je surfe moi aussi et je m’interroge depuis quelques temps sur la bêtise et/ou grandeur de la toile.

Je cherche des réponses à mes questions.  Fuir n’est pas la solution.  L’ordre s’est imposé :  plus de 600 millions d’utilisateurs sur le réseau social Facebook.  C’est comme essayer de marcher sous une ondée avec un parapluie sous le bras sans se mouiller.  Il y a même un buzz qui court :  nous serons un milliard d’ici la fin 2012.

Un milliard.  Une personne sur 7.

Nous n’avons pas fini de recevoir des « partages » tous aussi débiles les uns que les autres comme ceux-ci :


Et ça s’appelle « divertissonsnous.com »…Good Lord  :/   Je n’ai même pas osé l’ouvrir car le titre grandiloquent nous plonge déjà dans la turpitude humaine.

Le magma d’internautes bouillonnent tout de même avec une force inimaginable .   Quelques clics et vous entendrez battre le cœur de l’humanité.  Je vais vous faire sourire en vous disant ceci :  votre souris d’ordinateur va vous emmener à changer le monde.

De quoi faire défriser le philosophe Jean-Jacques Rousseau qui soutenait que « l’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt. »  Jean-Jacques, le concept de société va basculer pour faire place au réseau social.  Un entrelacement d’individus, un système irrigué par des millions de cerveaux qui, je l’espère, ne sont pas trop fêlés.  Oserait-on dire, une forme d’intelligence?  Je le crois.

Regardez le travail de cet homme, Jason « Radical » Russell, un fou furieux qui ne connaît pas le mot "impossible". Il nous démontre en moins de 30 minutes comment changer le monde.  Il fait ça avec une caméra, un réseau social et un front de beu.  That’s it.

Radical Russell a choisi pour mission de rayer de la carte de l’Ouganda un despote nommé Joseph Kony, le pire des bonhommes sept heures :  cet illuminé autoproclamé a enlevé, violé, tué, militarisé, 30 000 enfants. 

La mission 2012 porte le nom de KONY.  Tout porte à croire qu’il y en aura d’autres.  http://www.invisiblechildren.com/our-team


Voici le document.  Prenez 30 minutes de votre temps.  Vous avez bien passé deux heures sur Facebook auparavant?  Une demi-heure de plus ne vous épuisera pas.