29 nov. 2012

Ding Dong! Vous vous trompez d’adresse.



Il y a tout de sortes de surprises :  « surprise, livraison de fleurs », « surprise, c’est ta chanson qui joue à la radio », « surprise, il y a une moufette sur votre perron », et la moins populaire de toutes, « surprise, vous avez le cancer ».

Envers et contre tous, j’affectionne les surprises.  Il y a un brin de poésie à ces moments qui suscitent une réaction viscérale, une énergie réactionnelle pour parler comme une technocrate en psycho pop.  Quand je suis débarquée au Québec il y a un mois, je me suis déguisée en cochon pour des retrouvailles inoubliables avec mes chums de filles.  Ding Dong, c’est moi, je suis en cochon.  Surprise!

Seulement voilà, trop surexcitée, j’ai pris la mauvaise allée et j’ai sonné comme une effrontée pour faire encore plus drôle.  La porte s’est ouverte sur le visage d’un homme inconnu avec un sourcil en accent circonflexe et l’autre en broussaille.

« Je ne suis pas chez Sophie? », dis-je, tracassée d’être une gaffeuse en série.

« Ne-non.  Sophie, c’est l’autre porte… ».  Il jauge mon costume et passe du mode impatient à vaguement inquiet quant à mon état mental.

« Pouahhhhhh!  Je me suis trompée!  Ahahahahaha!  Hohoho!  Je suis désolée! ».  

Je replace mon groing sur le haut de mon front et je repars avec un semblant de dignité, la queue tirebouchonnée entre les jambes.

« Je vous trouvais plutôt insistante avec la sonnette », me lâche-t-il pour me faire la morale sur les bonnes manières.

Pas plus tard qu’avant-hier, c’est la chirurgienne qui m’a fait le coup.  Rassurez-vous, elle ne s’est pas déguisée en cochon.  Elle me fait le cadeau de ses plus beaux sourires sans avoir à se prendre pour Dr Patch Adams. 

« Surprise, j’ai les résultats de la pathologies! ».  Nous nageons dans les eaux troubles du cancer avec une efficacité qui me coupe parfois le souffle.  Moins vite, s’il-vous-plaît?

« Les marqueurs indiquent que toute la masse a été retirée.  Pas de trace de cancer dans le ganglion sentinelle de l’aisselle.  Mais vous allez devoir faire de la chimio », poursuit-elle les yeux rivés sur le rapport.

Je regarde au dessus de mon épaule pour voir si elle parle à la bonne patiente.  Chimio?  Ne-non, c’est l’autre porte, sûrement pas ici.  CHI-MI-O, un diminutif qui pulvérise mon monde.  Je vois apparaître devant mes yeux un champignon atomique au dessus d’un lagon bleu dans le pacifique.   Surprise, ma vie vient d’exploser.  Au lieu de retourner chez moi à Nouméa en février 2012 après la radiothérapie, je vais m’astreindre au boot camp des cancéreux, la fameuse chimiothérapie.  Excusez-moi d’être aussi précieuse et égocentrique mais ce n’était pas dans le plan de match initial.  Il me restait un bout de vie à vivre sur « mon » lagon.  Le pire dans tout ça, ce n’est pas de prendre la décision de rester en vie.  C’est de traîner les enfants dans cette incroyable aventure qui consiste à la sauver.  À bien y penser, cette surprise là me laisse un goût amer, moi la control freak, celle qui gère les rêves et les projets dans la plus totale dictature en martelant  "avancez en avant" pour fouetter les troupes.  En ce moment, j’opterais plutôt pour la position du fœtus sur mon canapé à Val Plaisance en sirotant du vin rouge avec une paille à onze heure le matin. 

Et non, je ne suis pas aussi vaine que j’en ai l’air.  Pas de cocktail avant dix-sept heures, c’est la règle.  On s’accroche une paire de lunettes noires pour cacher les larmes, on relève les commissures des lèvres malgré une petite douleur au cœur et on sourit.  Surprise, la vie continue.


17 nov. 2012

Mon nom est Mom...Super Mom.

Ça se promène bras dessus, bras dessous dans les couloirs de l’hôpital.  Ou il y en a un qui pousse et l’autre qui roule.  Un inquiet et l’autre malade.  Le bien portant et le mange misère.  Qui vous accompagne lors du voyage organisé au pays des fiévreux?  Votre meilleure amie, votre fille, votre belle-sœur, votre cousin?

Dans mon cas, la question ne se pose même pas, c’est ma mère. 

« On va aller te chercher un fauteuil roulant… », insiste-t-elle.

Mom!  Je roule les yeux en l’air et je prends mon air buté d’enfant de 4 ans.  Pas le fauteuil roulant!  Et puis quoi encore?  Tu vas me moucher avec la manche de ton chandail et me nettoyer le bord de la bouche avec ta salive?  Le simple mot "non" n’atteint pas à ses oreilles.  C’est comme si je lui disais « sacre moi patience » en mandarin. 

Préposé?  Apportez la chaise roulante.   Au concours de l’entêtement, c’est ma mère qui gagne haut la main.

Elle me fait asseoir dans le fauteuil, fière d’avoir dompté la bête.  Même au bout d’une journée de treize heures à l’hôpital, ma mère est capable de pousser avec l’assurance d’un conducteur de F-1 et savourer son triomphe.

Le croirez-vous, en septembre dernier j’ai jonglé avec l’idée de ne pas dire à ma mère que j’avais le cancer.  C’est une idée folle qui m’a traversé l’esprit.  Un peu débile, non? 

La force surhumaine des mères est un mythe.  Même Dieu peut être infaillible avec certains dossiers.   Pourquoi pas ma mère?

C’est ancrée dans leur gêne, cette douleur sourde lorsque leur enfant a mal.  Je voulais simplement lui éviter ce sentier vertigineux. Je vous avoue que ma mère a beaucoup donné dans ce département.  Je suis née avec une malformation congénitale rare, une ectopie rénale, et j’ai vu ma mère littéralement souffrir à ma place.  Avez-vous déjà vu un clown rire et pleurer en même temps?  Ma mère faisait tout ça pour me rassurer malgré son impuissance.  Elle a soufflé sur mes bobos avec une douceur infinie jusqu’à me faire oublier la brûlante souffrance des infections urinaires à répétition.  Elle m’a couvée soir et matin pendant un mois d’hospitalisation.  Une fois guérie, du haut de mes presque quatre ans, j’ai décidé que je n’allais plus jamais être malade pour ne pas inquiéter ma belle maman d’amour. 

Au lieu de ça, je l’ai fait damnée…J’ai fait les 400 coups.  J’ai dansé sur la table du salon en écoutant Donald Lautrec Show, fait des fugues dans le bois, caché des chiots sous mon chandail, lancé des cailloux au voisin, bardassé ma petite sœur, fumé en cachette.  Regarde maman, je ne suis pas malade, je suis en vie.

Pauvre maman!  Encore obligée de souffrir cette peste aujourd’hui devenue une femme de 48 ans. 

mom et sa petite-fille
Pas moyen de faire une fugue quand on a un cancer, même pour se cacher de sa mère.  Au lieu de faire l’enfant, je devrais grandir un peu et souffler à mon tour ces mots si simples qui font disparaître la souffrance.

Merci maman.  Je t’aime très fort.

15 nov. 2012

Le voyage organisé

La chirurgie d’un jour porte bien son nom :  une petite journée top chrono pour en finir avec la maladie.  J’arrive à 7 heures du matin avec ma mère à mes côtés.  Invariablement, on lève un regard en disant : « votre mère vous accompagne? »  Il faut savoir que ma mère est moi, on se ressemble comme une paire de fesses.  Difficile de cacher ma filiation. 
Je suis contente d’être avec ma belle Irène.  On fait un duo choc dans toutes les files qui nous mèneront jusqu’à la civière du camp des réfugiés d’un jour.  En attendant de s’inscrire au bureau des éclopés, un vieux monsieur derrière nous mitraille des salves de blagues sans même reprendre son souffle.  Ça doit être le cousin de Ti-Gus et Ti-Mousse; il est intarissable.  Les blondes, les noirs, les calembours…Je suis sûre qu’il collabore à la chronique Rions un peu du Reader’s Digest.  Mais dans son cas, il faudrait plutôt appeler ça le Reader’s Indigeste.  Bon, vous êtes bien gentil monsieur, mais moi j’ai un cancer dont il faut que je me débarrasse.  Je vous laisse.
Eh! que je ne suis pas fine.  J’avais pourtant médité le matin – inspire/expire- brûlant mes poumons pour faire entrer en moi la sagesse infinie.  Je vais avoir besoin de séances plus fructueuses pour répandre la bonté universelle.
La bonté universelle, c’est en l'occurence le fond de commerce du personnel de l’hôpital.  Il doit y avoir un vestiaire où les employés laisse leur mauvaise humeur en entrant.  Un mince rayon de soleil filtre dans la salle où l’équipe médicale va et vient entre les civières.  Cataractes, problèmes rénaux, cancer du sein :  tous les patients sont équitablement couvés.  Un petit mot, un regard encourageant, une bonne oreille et une petite pilule.  Un bruit ambiant rassurant, plein de vie.
La chirurgie d’un jour est un voyage comme un autre et mérite une note comme n’importe quelle destination.  Partons du principe que la Nouvelle-Zélande décroche une note plus-que-parfaite, 12/10.  Le pays des Malades ne s’en tire pas trop mal avec un très honorable 8/10.
LES PLUS : 
La disponibilité des calmants.  « Voulez-vous un comprimé XYZ pour vous relaxer? » Ah!  Ça c’est de l’hospitalité.  J’achète.
La couverture qui sort d’un four juste avant d’aller en salle d’op’.  Quelle douce impression d’être une patate sur laquelle on fait fondre du beurre.  Wow, encore!
Le service d’escorte vers les différents départements de l’hôpital.  Le préposé est tellement attentionné qu’il a réussi à me faire oublier ma jaquette bleue battant à tous vents.  En prime, on se fait dire qu’on est belle…Dois-je vous rappeler qu’on joue ici la reprise de la journée nationale sans maquillage?
Les infirmiers, les infirmières, les stagiaires.  Traitez moi de téteuse, je les adore.
Dr. Chirurgienne :  une fée.

LES MOINS :
Définitivement au top du palmarès, l’injection de produits radioactifs.  J’ai pris trois avions pour bénéficier de la médecine nucléaire, malheureusement indisponible en Calédonie.  J’aurais pris trois autres avions pour me sauver si j’avais su que ça faisait aussi mal.  Mais, je suis une tough.  J’ai légèrement crochi les bords de ma civière et versé quelques larmes.  Désolée de vous avouez ceci Dr. Chirurgienne, mais j’ai cru un instant que j’étais un vampire dans Twilight et que j’allais vous mordre :/


Le régime minceur.  Pas moyen de casser la croûte, il faut être à jeun depuis la veille.  Je découvre soudain que la grève de la faim ne sera pas un recours s’il me prend l’envie de défendre une cause. Avis au gentil personnel infirmier:  je vous rappelle aussi qu’un bol de glace ne compte pas pour un repas. 
L’empressement de Dr. Anesthésiste qui veut savoir pourquoi je n’ai pas de carte d’assurance maladie.  Nous sommes dans la salle d’opération, je porte un casque de bain bleu, moi la patate toute nue sous la doudou chaude, à 5 minutes de mon opération….Euh?  J’ai peut-être l’air d’une sans-abris mais j’ai une assurance privée et OUI, je vais régler la facture. MERCI de m’endormir malgré cette vague inquiétude sur ma solvabilité.  J’apprécie votre professionnalisme.
Les pantoufles bleues qui hurlent "JE SUIS PATHÉTIQUE!".  Elles sont assorties à l’horrible jaquette taillée sur mesure pour les exhibitionnistes. J'aurais préféré quelque chose de plus seyant, un beau pyjama avec des bonhommes sourire et des pantoufles à talons hauts.  Frivole mais tellement plus chic'n'swell.  Si vous trouvez ça dans la boîte à suggestion, ne cherchez pas, c'est bien rédigé de ma blanche main.
******
Je suis revenue de l'hôpital et devinez quoi? J'ai laissé mon cancer dans le fond d'une petite poubelle :):) Il criait "Ne me laisse pas là!" mais moi je lui ai dit: "Aie, ça va faire!   Je t'ai chopé en Calédonie, je t'ai même emmené en voyage en Australie et je suis allée jusqu’à te faire danser la Zumba sur la place des Cocotiers. Pousse mais pousse égale et DÉ-BA-RASSE mon petit criss!" 


Le croirez-vous, en lui disant ça, le cancer a poussé son dernier soupir.  Il est mort, le sacrament! Hourra!
Vous l'aurez sans doute deviné, ils m'ont droguée un tout petit peu à l'hôpital.  J’ai dit  "double dose" quand on a mentionné la morphine.   Je me sens vraiment bien.  Vrrrrraiment. :):)
Aujourd’hui, je n'ai plus mal et je pense que je n'ai pas une grosse cicatrice sous mes pansements. En fait, ça devrait me faire comme un minuscule sourire sur le bord du sein.
N'oubliez pas, même Wonder Woman doit surveiller ses seins. 






12 nov. 2012

La chasse aux crottes

On m’a dit :  «Vous avez un début de cancer ».  Wham Bam!  Même pas peur.  Je sors la cape et j’affronte.  Passez moi le protocole des soins et on va faire ça comme s’il s’agissait d’une recette de gâteau duncan hines.  Oeufs/huile/eau, un coup de mixer et voilà, l’affaire est ketchup.

Le gynécologue de la Baie des Citrons à Nouméa a mimé l’incision sur son propre torse et sous l’aisselle côté cancer pour me montrer que là aussi, l’affaire était ketchup.  Il ne s’agit pas d’une opération à cœur ouvert, ce n’est qu’une tumorectomie.  Ma chirurgienne à Trois-Rivières, plus pragmatique, m’a fait un dessin :  trois coups de crayon et j’avais tout compris.

On sait comment se débarrasser d’un cancer mais on ne sait pourquoi on se retrouve un jour avec cette bébitte-là.  Il me vient en tête une phrase célèbre d’un certain Caliméro :  « Alors là, c’est vraiment trop injuste! »  Pour ceux qui ne sont pas de la génération Bobino et Caliméro, voici la référence :



Quand on a le cancer, on farfouille dans son passé à la recherche du bogue.  C’est la chasse aux crottes.  J’ai passé en revue les moins bons souvenirs de mon enfance.  Il n’y en n’a vraiment pas tant que ça.  En fait, je suis tombée sur des moments magiques de bonheur.   Mais ce n’étais pas là ma quête.   J’ai parcouru les chemins foisonnants de la mémoire, espérant tomber sur une anecdote enfouie, une vieille douleur perdue, un traumatisme obscur.  Ça m’a presque donné envie d’écrire mon autobiographie.  Ma vie est tellement 1970. 

Il y a des bribes de mon enfance qui expliquent un peu ceci, un peu cela.  L’hiver où ma mère a décrété qu’on vivait dans le sous-sol de notre bungalow pour sauver sur la facture d’électricité.   C’était rigolo mais quand même un peu gênant.  Mes après-midi de grande solitude où je jouais au curé :  je récitais la messe avec des hosties en pain blanc découpés avec un bouchon de bière.  Mon amour secret pour Jacquot, le fils du notaire, qui m’a affublée du surnom Chandail Cardigan devant tous mes camarades de classe (aujourd’hui devenu mon adresse courriel, chandailcardigan@hotmail.ca).  La découverte de l’émission Parlons Sexe sur mon radio transistor avec Huguette Proulx quand j’avais 8 ans et mon étrange tourment face aux « choses sales ».  Ma peur des motards, les Popeyes, déboulant au village en pleine nuit, un défilé plus angoissant que le train du CN qui faisait trembler les murs de notre haut de duplex. La punition (bien) méritée pour avoir fumé en cachette à 5 ans parce que je voulais jouer au cow boy.  L’été où j’ai failli me noyer avec ma cousine au camping du Lac au Bouleau à St-Félix-de-Kingsey.  L’autre où elle m’a plongé la tête sous l’eau un peu trop longtemps juste pour jouer (cette fois là, j’ai vraiment cru que j’allais mourir).  La salle de réveil à l’hôpital de Nicolet après l’ablation d’un de mes reins quand j’avais 3 ans.  Les pleurs de ma mère lorsqu’elle a fait une fausse couche.  Mon étrange gardienne qui m’a éveillée aux charmes d’Elvis Presley alors que je n’avais que 6 ans. J'aimais le King mais je la trouvais louche. Le décès de mon cousin Claude fauché par un chauffard alors qu’il allait s’acheter de la gomme balloune.  Mon premier slow dansé avec Christian plutôt qu’avec Carl.  C’était Carl que je désirais pourtant.  Mes attaques de boulimie.  Ma première peine d’amour, un certain Mario qui conduisait un Duster,  et ces mots qui résonnent encore :  je ne t’aime plus, des mots comme des vilains crachats tombés au bout de mes souliers.  Mes nuits blanches parce que je n’arrivais pas à digérer les longues colonnes de vocabulaire en latin.  L’adolescence et ma peur viscérale d’être grosse.  L’amitié tordue d’un prof du secondaire qui voulait faire de moi sa lolita (j’avais 17 ans et des antennes assez sensibles pour capter l’arnaque.  Je n’ai toujours pas pardonné).  Ma première gueule de bois à 16 ans.  Les départs déchirants.  L’éveil brutal au racisme pendant une année passée en Caroline du Nord.  Le chien que je n’ai jamais eu et toujours désiré.  Les chicanes de Barbie avec ma sœur. 

Est-ce que tout ça finit par donner le cancer? 

Je ne crois pas mais je n’ai pas pris de chance et j’ai fait mes devoirs :  trois thérapies chez le psy, des boîtes de mouchoirs bien imbibés de larmes et….l’affaire est ketchup.

Que nenni!   On ne s’assoit pas comme ça sur le bonheur en disant GOTCHA!  J’ai connu des années de sprint intense et de grande félicité à la puissance 10.   Un mari et trois enfants plus tard, je me rends compte que je dois encore et encore sarcler patiemment pour ne pas trop m’encombrer l’existence avec un fouillis d’herbes folles, une plate-bande où les fleurs rares et les herbes odorantes se partagent un rayon de soleil avec le chiendent.   Le cancer, c’est le bouton RESET.  

Je remets les pendules à l’heure. 

Je n’ai pas peur de mourir.  J’ai peur de ne pas bien vivre, tout simplement.

10 nov. 2012

Souvenirs d'Australie

C'est un grand grand pays, l'Australie!

Un défi pour quiconque veut tout voir et tout faire.  On a fait un bout de route au nord de Brisbane pour ne pas trop s'essouffler.  J'ai aussi passé quelques jours à Sydney avec une amie d'enfance.

J'ai attrapé les images comme des papillons au vol et je les ai mises pêle-mêle dans une édition d'Accroche-Coeur que je qualifierais de "scrapbook".

Il y a des couleurs, des visages, des sourires.  Un peu de douleur aussi mais ça ne paraît vraiment pas beaucoup.

C'est en Australie que j'ai appris que j'avais un cancer du sein.  Malgré tout, j'ai eu beaucoup de plaisir à prendre une pause vacances avec ma famille.



6 nov. 2012

Planète Zumba


Prenez votre grosse voix de baryton et répétez après moi :  ZUM-BA!  ZUM-BA!  ZUM-BA!  Ce simple mot qui sonne comme le nom d’un personnage d’un film de Dysney réussit à vous tirer un sourire.  Il vous énergise aussi.

Mais la zumba, ce n’est pas qu’un mot.  C’est un courant électrique qui survolte en ce moment la remise en forme en groupe, partout dans le monde. À Nouméa comme à Trois-Rivières,  on s’habille en sport mais on pense night club.  Moi qui ai toujours rêvé d’aller m’éclater sur un gros beat en fin d’après-midi plutôt qu’à l’heure où on se couche, je suis bien servie.

Je commence à peine à esquisser mes premiers pas et à faire des circonvolutions avec mon bassin en criant « Olé ».  Secouer mon popotin en espérant qu’il n’y a pas de caméra cachée…Partir du mauvais pied sur la routine que tout le monde connaît en manquant embrasser ma voisine dans l’oreille.  Sauter les bras en l’air alors que tout le monde est au sol…J’exagère un peu, je ne suis pas si vilaine que ça et j’ai très certainement la qualité essentielle pour toute bonne adepte de la Zumba :  ne pas avoir peur du ridicule!  On rit, on transpire mais on ne souffre pas.  Oubliez le méchant cardio militaire où vous avez envie de mordre l’entraîneur tellement il est dur :  les cours de zumba sont 100% plaisir et la meneuse de claques a un sourire aux mêmes dimensions que celui de David Guetta, c'est-à-dire XXL.

La veille de mon départ au Québec, j’ai eu le bonheur de m’initier à la Zumba sur la place des Cocotiers sous un chaud soleil calédonien.  C’étais le « Party in Pink », un évènement dont tous les profits vont à une fondation pour la recherche sur le cancer. 

Comment ne pas succomber à cette mode?  Du rose, de la musique à fond la caisse et le grand bonheur de danser et de se muscler.  Prendre la vie pour ce qu’elle est :  une vraie partie de plaisir.


Courez vous inscrire.  La Zumba est partout!