29 janv. 2016

QUI VEUT PEUT



Mais il faut vraiment vouloir.

« JE VAIS ÉCRIRE UN LIVRE SUR LE CANCER! ». C’est une phrase que je régurgite depuis plusieurs mois. Un vœu? Plutôt un gratteux qu’on scratche avec frénésie pour finalement s’apercevoir que rien ne s’obtient avec une formule creuse, avec des « paroles, paroles, paroles » comme le susurrait Dalida.

Désirer, c’est une intention molle.  Un item dans une longue liste ou  « JE VEUX ÉCRIRE » côtoie d’autres nullités comme:

« PRENDRE LA VIE DU BON CÔTÉ »

« FAIRE DE L’EXERCICE »

« RESPIRER » (traduction libre, PRENDRE SON GAZ EGAL)

et, la meilleure :

« NE PAS BOIRE LA TROISIÈME COUPE DE VIN ROUGE »

Dire haut et fort, n’est-ce pas ahaner en donnant de grands coups d’épée dans l’eau? Et moi, je brame à m’en taper sur les nerfs.  Réflexion faite, agir en silence est plus approprié pour apposer un gigantissime « Check » sur la liste des vœux pieux.

Reformulons la phrase déclarative.

En fait, je VEUX écrire un livre sur une expérience que j’ai vécue, le cancer.

Une autre histoire sur le Big C? Permettez-moi de joindre le lot des « m’as-tu-vu » qui ont soif de partager leur petite ou grande histoire avec cette saloperie de cancer. Oui, un autre livre sur le crabe.

Mon histoire a commencé avec une petite chiure sur le scan d’un radiologue. Une minuscule agglomération de cellules anarchiques. Bref, ce n’était rien mais je me suis tout de même retrouvée au goulag, dans la tranchée, une grenade dégoupillée entre les dents. Tabarnak. Je ne vous vendrai pas le punch si je vous dis que je m’embrouille avec un reliquat de colère. Rien que de l’écrire, je crispe la mâchoire.

Retour à la liste des intentions molles :

« RESPIRE ».

Lorsque je lance à la ronde que je veux écrire un livre sur le cancer, il y a un sous-texte. Je veux régler des comptes avec MON cancer, pas LE cancer.
Je me suis retrouvée dénudée tout au long de la maladie. J’ai flirté avec la dépression. C’est bien beau la guérison mais qu’est-ce qu’on fait quand on chope le mal de vivre?

J’ai raconté mon histoire dans ce blogue. Dans les soupers de filles, lors d’une conférence devant 600 femmes. Bla-bla-bla. Chante, Dalida.

Et ce papier, pour me commettre à nouveau.

Je vais écrire un livre sur mon histoire au cours de laquelle j’ai nourri une haine profonde envers mon ennemi juré, le cancer. Point à la ligne.

Ceci était le prologue.

La suite? Et bien la suite s’en vient.

Mon amie Louise, la comédienne-que-la-vie-a-forcé-à-devenir-pragmatique-par-manque-de-contrat, m’a posé la question suivante :

« Est-ce que tu as un plan pour ton projet d’écriture? »


Euh….non. pas de plan. Juste un char de bonne volonté.