30 août 2012
26 août 2012
21 août 2012
L’art de la conversation
Chéri l’a. Je ne l’ai
pas. Je vous parle ici de la stratégie
« perron d’église », l’art subtil de gribouiller un dialogue. Lui, c’est l’artiste. Je suis la cancre de service.
Pour s’engager dans un échange verbal au milieu d’une tribu
d’individus, il faut respecter un minimum de règles. L’écoute active, les mimiques expressives, le
jargon politiquement correct, gestes contenus dans bulle imaginaire, liens subtils. Un rallye linguistique.
Ces règles ne s’appliquent pas lors d’un débat politique. On assiste plutôt à de la tauromachie sans
toreador. Drôle de confrontation! Seulement deux taureaux en mode perpétuelle
de collision frontale.
Les politiciens savent-ils que la caméra dissèque les
moindres frémissements colériques? Gros
plan sur la griffe du lion dans le front…Voilà!
Image grossissante des couteaux dans les yeux : attention, c’est presque du 3-D et vous allez
vous en attrapez un dans votre salon si vous fixez l’écran trop longtemps. C’est
le théâtre du côté sombre de l’humain où se jouent le dédain, l’épouvante, le
perfide et surtout, les mines de vierges offensées. Un vrai rayon X de la panique ambiante. Plus ils ont foiré, plus ils se battent comme
des coqs au fond d’une ruelle. Sarkozy a
beaucoup jappé à la face de Holland. Et
qui donc soufflait « ATTAQUE! » à Jean Charest lors de son face-à-face
avec Pauline Marois?
Mais tous les électeurs vous observent en train de perdre
les pédales! Ce n’est pas bon, pas bon
du tout! Oubliez la cravate assortie et
dégottez vous l’air rassurant-convaincant qui hurle « je peux diriger un
pays ». Je ne sais pas s’il s’en
trouve dans un Costco près de chez vous, ma foi!
Mais la pire des erreurs, ce sont des antagonistes qui se
vautrent dans la cacophonie. Cacophonie,
vous ne trouvez pas que ça sonne comme caca?
Si on ne pige pas une seule idée, qu’elle soit de droite, de gauche ou
entre vos deux fesses, personne ne réussira à se faire sa propre opinion. Faites comme dans les cliniques sans
rendez-vous : prenez un numéro et
attendez votre tour.
Je rêve d’une joute verbale où les mots se catapultent dans
le camps adverse avec la précision des missiles Scud. Boum!
Batman ne parvient-il pas à conserver sa crédibilité même s’il est
masqué (et en collant?). On veut des
hommes forts, des femmes inébranlables.
Un débat? Jouez-le super héros.
Chéri ne sera plus le seul à m'inspirer l'excellence dans l'art de la conversation.
16 août 2012
Elle s’appelait Lina
Debout sur la montage, je tourne les images des parapentistes
du Ouen Toro. Depuis le temps que je les
vois picoter le ciel au dessus du lagon, je décide finalement d’aller y voir de
plus près.
Tout en admirant ces poètes lancés dans le ciel, chassant la brise du large, j’ai
eu une pensée pour Lina, ma cousine décédée.
Comment vous la décrire?
C’est une cousine mythique que je voyais de temps en temps. Enfant, je la suivais comme un chien de poche
pour toucher sa longue chevelure ondoyante attachée avec un cordon de
cuir. Je l’imaginais sur la pochette d’un
disque de Fiori Séguin avec un brin de
foin au coin des lèvres. Lina-Flower-Power.
Ma cousine a ressurgit alors que je commençais ma carrière
en journalisme. La fière trentaine,
touche-à-tout des communications, allumée, aventurière.
Elle enchaînait les projets, les passions, les petites
folies : sillonner les routes des
îles de la Madeleine sur sa Harley Davidson, virevolter tout en arabesques sur
un trapèze (l’aérobie, ce n’était pas pour elle!), apprendre la joaillerie, se
marier pour ses 50 ans, teindre ses cheveux de toutes les couleurs, gâter ses
parents, voyager.
Sa vie s’est arrêtée sur la route 132 entre Sorel et
Nicolet. Je crois bien qu’elle avait 51
ans. Collision multiple impliquant un
camion semi-remorque. J’ai écrit 100
fois ce genre de nouvelles mais je n’arrive toujours pas à rédiger trois lignes
sur ce terrible accident.

Mais même dans cette caverne sombre et parfois triste où
elle est restée pendant 3 longues années, je suis convaincue qu’elle allumait
sa propre lumière. Tête en bas, entre
ciel et terre, à se balancer sur un trapèze.
Chevelure bleue au vent au volant de sa Harley Davidson. Parée de bijoux. Habitée de beauté.
Ma cousine mythique aurait eu 57 ans le 25 août prochain. Je retiens d’elle les plaisirs fougueux et le
bonheur en mode partage.
Bonne fête Lina. Je te dédie mon reportage sur ces fous qui osent se jeter dans le monde tout comme tu as si bien su le faire.
6 août 2012
Caméra coup de coeur
C'est probablement le meilleur investissement que j'ai fait depuis mes bottes turquoises cloutées de pierres multicolores: une caméra vidéo.
Grâce à ça, je rencontre des gens formidables. Jack Ozika, sculpteur à Lifou, s'est assis sur une bouée sous un gros arbre pour me parler de sa passion. Petite entrevue pas trop longue. Il guettait la cuisson de son poisson perroquet pêché en matinée juste en face de chez lui dans les gros bouillons bleus du crique corailleux.
J'ai aussi mis la boutique de Victoria sans dessus-dessous lors d'un tournage éclair à sa boutique, la Funky Fripe. La jolie rouquine nous a entraînées dans sa folie communicative. On a rigolé comme des gamines!
Grâce à ça, je rencontre des gens formidables. Jack Ozika, sculpteur à Lifou, s'est assis sur une bouée sous un gros arbre pour me parler de sa passion. Petite entrevue pas trop longue. Il guettait la cuisson de son poisson perroquet pêché en matinée juste en face de chez lui dans les gros bouillons bleus du crique corailleux.
J'ai aussi mis la boutique de Victoria sans dessus-dessous lors d'un tournage éclair à sa boutique, la Funky Fripe. La jolie rouquine nous a entraînées dans sa folie communicative. On a rigolé comme des gamines!
3 août 2012
Voyager léger quand vous broyez du noir
Mardi matin. Le ciel est plombé d'un gris-Québec-en-novembre. Même ici, on maudit l'hiver, même s'il est délicieusement austral. J’ai envie de fendre les
flots de la baie juste en face de chez-moi.
Nagez jusqu’au premier îlot ensoleillé, dérouler une natte et faire un
éventail avec mes orteils dans le sable blanc crème.
Une pause langoureuse avec une Heineken dans une main et un magazine
débile dans l’autre. Un beer buzz à
midi, les yeux mi-clos et un sourire gaga, c’est le label des incorrigibles
vacanciers.
J’ai besoin d’air. La
reine du foyer a le droit d’être au bout du rouleau. Début de crise de la quadra? J’en ai déjà
guérie plus d’une et je connais le remède pour éviter que ça pète : partir sur un nowhere.
Je saute sur mon clavier et tape les destinations les plus
folles : Fidji, Bora Bora, Hawaii, Fukushima
(non, là je pousse un peu…)
Où aller pour une escapade de 4 jours en amoureux? Il y a un déclic : Lifou.
35 minutes en avion, pas de décalage horaire. Même monnaie mais tout de même, langue
étrangère. On y parle le Drehue. Ça sonne comme de l’inuit avec beaucoup de
consonnes. Une langue vachement rigolote
parce que les habitants de Lifou n’arrêtent pas de se marrer comme s’ils
étaient en plein festival Juste pour Rire.
Toujours la banane fendue jusqu’aux oreilles, les épaules qui sautent,
la main qui tape sur le genou et ça glousse et ça pouffe. Si j’étais parano, je croirais dur comme fer
qu’ils se foutent tous de ma gueule.
Mais non, ils sont comme ça :
heureux comme dans les pays scandinaves à la différence près qu’ici, il
fait 25-30 sous le soleil et pas zéro avec un petit crachin.
Je profite du spécial deux nuits pour le prix de trois au
chic Drehue Village à We. L’aubaine ne s’arrête
pas là : nous avons aussi un coupon-rabais
de 50% pour un dîner en amoureux sous le faré.
Je suis aussi chiche que folle à lier.
Pour cette escapade, petite valise : un seul et unique bikini, mes claquettes Sketchers,
deux robes roulées en boule, le top à paillettes, un jeans et une petite
laine. A cela s’ajoute la tonne de
revues, l’aquarelle en kit, la trousse à maquillage et plusieurs bouteilles de
vin. Ne pas oublier la
cafetière expresso et le mini-réchaud de camping. Au bout du compte, Chéri croule sous le poids
du sac : 25 kilos. On sort la poignée de menue monnaie pour
défrayer la surcharge.
Et nous voilà partis!
Un « must » à Lifou :
louer un véhicule pour aller se perdre sur un bout de plage. Luengoni est dingue. Brooke Shield aurait quitté le plateau du Lagon
bleu pour venir tourner son film ici si elle avait vu ce lieu de rêve. Une demi-lune de sable blanc d’un kilomètre
et une eau turquoise qui vous éclate la rétine tellement la couleur est
intense. Nous avons loupé l’attraction
locale : une grotte sous-marine de
30 mètres…Bah, il faut se réserver d’autres découvertes pour un prochain
voyage. Nous avons déjà mentalement
planté notre tente à deux pas de ce paradis, au gîte Jeanne Forrest.
La baie Wadra n’est pas mal non plus si on aime les images d’écrans
de veille d’ordinateurs. Plus
caillouteux en raison des récifs coralliens mais carrément hypnotique avec des
reflets de Sainte-Vierge sur l’acide. De
temps en temps, une tortue qui se prend une petite gorgée d’air frais et plop! la voilà qui replonge pour aller brouter son
pain quotidien.
J’ai craqué pour la plage de Peng, ma préférée. Wow! À
s’en décrocher la mâchoire… La plage de Peng se trouve au bout de la route de
terre, tournez à droite juste avant le terrain de foot dans la courbe avant d’arriver
à Drueulu. Vous vous perdrez de toutes
façons, il y a autant de terrains de foot que de patinoires au Québec.
J’ai posé ma serviette à côté d’une pirogue. Pas un truc en carton pâte, une vraie pirogue
en bois avec la poupe (ou la proue?)arborant la face sculptée d’un requin comme
dans les photos du National Geographic. L’aventurière
que je suis a ensuite sorti une cannette du sac à dos de sa tendre moitié pour
déguster une bonne bière tiède. Je suis
au paradis. Je recommande le beer buzz
de 4 heures sur le bord d’un lagon pour soigner la dépression passagère de la
ménagère.
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