La rentrée
Février se pointe le nez et il n’a jamais fait aussi chaud. Je me liquéfie dans ma cuisine, j’ai la peau aussi reluisante qu’une quille de bowling et je change de fringues au même rythme que je me brosse les dents : trois fois par jour, minimum.
Malgré toute cette sueur, mes chers ados chéris me gratifient d’un occasionnel câlin moite.
Et oui, ils sont encore en vacances…
Il y a eu l’été québécois et ses 7 semaines bien remplies parce qu’il faut convoyer les chéris d’un bout à l’autre de la ville du matin au soir. Trois ados multiplié par une douzaines d’amis et vous avez le compte. Assez pour m’associer à Taxi Coop.
Il y a eu la simili rentrée au Québec. Un mois top chrono à l’école sans avoir à se soucier des devoirs ou des examens parce que de toutes façons, on recommençait tout ici en Nouvelle-Calédonie. Pourquoi suer?
Il y a eu un 6 semaines d’école, version post-synchro avec l’accent français dans la brousse de la province Nord. Vous avez déjà vu le chevreuil éberlué au milieu de l’autoroute dans la lueur de vos phares? Mes chéris avaient exactement ce regard le soir en revenant des cours.
Puis, il y a eu le début des vacances scolaires numéro 2. Ça concorde avec l’autre été, austral celui-là. Ces vacances-là ont commencé le 18 novembre pour Lulu, l’aîné. Vous avez bien lu : 18 novembre. C’est comme si votre ado vous disait à la mi-mai : « Ben ça y est, l’école est finie! » Vous avez intérêt à planquer les ordis sinon il va faire du camping devant le clavier pendant des heures et des heures.
J’ai essayé de les inscrire à différentes activités mais mes plans ont foiré. Et mes ados aussi. Enfin, pas tant que ça…On a hanté la plage de Pindaï à une demi heure d’ici pour finalement y débusquer le poisson le plus étrange de toute la Calédonie : le poisson-vache. Une grosse chose jaune et vert qui semble tout droit sorti d’un sac Joyeux Festin chez McDo tellement ça ressemble à une bébelle en plastique made in China. Nous avons fini par apprendre qu’il pouvait nous jeter des toxines plus ou moins mortelles si jamais on s’avisait d’y toucher. Je suis ici pour en parler. Nous ne l’avons pas titillé.
On a fait du camping sous la pluie. Fun.
Lulu s’est initié au kitesurf. Son séjour de quatre jours à Nouméa été écourté en raison d’une vilaine coupure sur le corail.
On s’est payé quelques balades ici et là : la côte est du côté de Poindimié et de Touho avec l’arrêt obligatoire sur la transversale pour aller à la rivière aux marmites. Je vous ai dit qu’on peut y faire un magnifique plongeon de 3 mètres pour atterrir dans une eau sombre et tumultueuse? C’est mon fils qui m’a raconté ça, heureux comme un crocodile dans les Everglades. Je préfère ne pas imaginer le cri du guerrier qui saute du haut du rocher et les deux interminables secondes qui s’égrènent après le plouf avant qu'il ne revienne à la surface.
On a aussi passé une magnifique journée dans une petite baie tout au nord, près de Poum. C’est là qu’on a traqué les bénitiers, ces magnifiques coquillages ondulés aux pourtours fluo rouge, vert ou mauve.
On a traîné dans les rues de Nouméa pendant une petite semaine, histoire de magasiner tout en se payant de jolies baignades à deux pas de la ville. Cinéma, visite à l’aquarium et au parc forestier, plongée à l’île aux Canards, les classiques, quoi…
Les filles ont repris l’équitation : une semaine intense à dompter les chevaux qui portent tous des noms impossibles : Imprévu, Bounty, Nuage et autres Jolly Jumper qui leur donnent parfois du fil à retordre.
Mais là, ça y est presque : le décompte officiel de février commence. Dans 17 jours, c’est la rentrée. C’est le dernier droit pour se payer encore quelques virées au pays du bleu turquoise. Je crois bien qu’ils vont me manquer. J’aime leurs bisous même s’il fait 40 avec le facteur humidex.
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