Bouboule au pays de la Loyauté
Vous vous souvenez de ma chienne Bouboule? La crapaude va bien. Elle vit sur le petit domaine fleuri d’Anne-Marie avec une meute d’une demi-douzaine de chiens, à deux pas de la tribu de Koniambo.
C’est la plus élancée, la plus racée et la plus gueularde. Elle jappe en fourrant son museau dans la paume des visiteurs comme pour leur dire, « c’est moi la star, c’est moi la star, c’est moi la star! ».
Assis Bouboule! Donne la patte! Et la voilà qui s’exécute, fière de montrer qu’elle a encore des manières.
Nous sommes allés la kidnapper pendant une demi-journée pour le rappel de ses vaccins. Elle a pris sa position habituelle dans la Dacia, les deux pattes sur le siège arrière pour que je puisse voir sa bouille de clown dans le rétroviseur. Vous allez me dire que je suis un peu étrange mais je crois qu’elle s’est fendue d’un sourire.
Elle a posé ses longues pattes fines sur la balance du vétérinaire : 13 kilos. Wow! Comment a-t-elle pu grossir alors qu’elle est taillée comme un maringouin?
Revenue à la maison, elle s’est couchée sur le bord de la porte. Le temps s’est arrêté. Je me suis remise à discuter de tout et de rien avec la bête à poils.
Lorsqu’elle est retournée auprès de sa nouvelle maîtresse sur l’heure du dîner, elle s'est pressée contre elle pour me prouver qu’elle avait réussi à se refaire une vie de chien.
Je suis retournée hier à Koniambo pour ramener Anne-Marie chez elle. Bouboule a foncé droit sur moi en fourrageant son museau dans ma main. J’ai fait pleuvoir les caresses pour calmer sa frénésie puis, je suis remontée dans ma Dacia. Tous les chiens de la meute m’ont regarder filer sur le chemin. Tous sauf…Bouboule. Mon hyper-active a commencé par cabrioler avec vacarme pour dire au revoir. J’accélère pour finalement atteindre 50 km/hr et elle galope toujours comme une antilope. 60 km/hr et elle ne flanche pas. Il y a de la détermination dans sa foulée, l’air de dire, « je n’ai jamais vu neiger mais je sais comment la semer celle-là! » Ma cabochonne dans le miroir de mon rétroviseur a l’œil vissé au mien. Ce regard me donne toute la mesure de sa loyauté. Au bout de deux kilomètres, je me range sur le bord de la route, j’ouvre la portière arrière et Bouboule reprend sa place habituelle, les deux pattes accrochées au dossier.
Demi-tour vers Koniambo. Loin d’être ébouriffée par son sprint, elle retourne au milieu de sa meute, fraîche comme une rose. Anne-Marie secoue la tête : elle n’a pas fini de lui en faire voir de toutes les couleurs, celle-la!
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