Une mammographie n’est après tout qu’une photo de vos seins
en sandwich, n’est-ce pas? Ma mammo à
moi n’a rien révélé d’inquiétant si ce n’est un kyste bénin qui avait la grosseur d’une
petite pomme. Un kyste bien rebondi, une boule dans la
boule. On en a fait le tour, trois
clichés par-ci, un autre dans cet angle-là…Mettons le téton bien à plat,
serrons les dents, les poings, les fesses et jurons intérieurement un bon coup
pendant que la technicienne traîne son popotin jusqu’au déclencheur. Mais voilà, une nano-seconde avant le flash
du rayon X, l’improbable se produit: nous atteignons le point de rupture et un
étrange son de rideau déchiré sort de ma gorge. Le kyste se rompt et éclate sous ma peau. Ouch!
Ai-je seulement dit « ouch »? Oui, probablement car je suis d’une grande
civilité et j’ai finalement refoulé l’envie d’ouvrir le feu avec une pluie de
vilains mots pigés dans le dictionnaire des injures. La technicienne s’est confondue en excuses,
visiblement à court elle aussi de formules pour s'acquitter de sa brûlante gaffe.
Ce n’est qu’une mammographie et il n’y a pas mort d’hommes,
direz-vous…J’ai tout de même eu une pensée pour cette chercheure canadienne qui
a mis au point une technologie permettant l’examen du sein grâce à une imagerie
en 3-D. Sainte Elise Fear, professeur en
génie électrique à l’université de Calgary, mes seins sont entre vos mains!
Au lieu de comprimer vos délicats attributs entre deux
plaques jusqu’à ce que vous ne vous craquiez une molaire, Dr Fear utilise un
procédé aussi doux qu'un massage shiatsu : étendue sur le ventre, elle fait baigner vos
seins dans des réservoirs d’huile de canola.
Une antenne effectue un balayage de la zone avec de courtes impulsions
de micro-ondes, saisissant ainsi les traces de tumeurs. Cette technologie est appelée Tissue Sensing
Adaptive Radar (TSAR). Elise Fear a mis
dix ans avant de publier les résultats de ses recherches. C’était en 2009…Le conseil de recherches en
sciences naturelles et en génie du Canada lui a consacré un article en concluant ainsi : « Plus facile et plus sûre. La recherche canadienne trouve un moyen d’y
parvenir. »
Vraiment? Aurais-je
le bonheur de vivre assez longtemps pour expérimenter une mammographie sans
douleur où tout baigne? Dr Elise Fear, on prie pour
vous!
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