Notre ami, Monsieur Option-GPS-Inclus, a débusqué de
magnifiques repaires de plongée sur le lagon de la Nouvelle-Calédonie. Le nez au vent, la proue fendant les vagues,
battant pavillon sous le symbole de l’assurance. Vous avez perdu le nord? C’est à lui qu’il faut demander où le trouver.
Mais ce soir, notre bon ami a des doutes. Le plancher des vaches lui joue des tours. Debout
sur notre terrasse, position « rose des vents », il refait ses gammes
nord-sud-est-ouest.
« Bon, le soleil se couche à l’ouest, par là… »,
nous dit-il.
Bravo. Deux morceaux
de robot.
« Donc, le nord est par là! », affirme-t-il le
plus sérieusement du monde en pointant…le sud.
Oups. Monsieur
Option-GPS-Inclus se détraque ce soir.
Sa douce moitié prend les commandes et met la switch à
« reset ». On reprogramme le
mari nous aussi, à moitié morts de rire devant la girouette égarée.
Cet trouble momentané a quelque chose de touchant. Combien de fois m’est-il arrivé de bifurquer
à gauche plutôt qu’à droite pour découvrir quelque chose d’étonnant : une façade colorée, un boutique baroque, une
bande d’enfants saoulés par la bonne humeur.
Il y a un acte d’abandon dans ce désir de perdre le
nord. Tout quitter pour faire le saut de
l’ange en bungee en Nouvelle-Calédonie, c’est à la fois enivrant et
déroutant.
Il me semble que rien n’est plus lassant que la ligne
droite. Mais pas besoin de partir à
l’autre bout du monde pour faire l’expérience du labyrinthe. Saupoudrer quelques journées de congé au
hasard dans l’agenda pour faire échec à la routine. Se faire inviter dans une fête indienne pour
un dépaysement instantané (merci encore
Padmini Rajan !). Aller
s’émerveiller devant le ballet des baleines (à faire en juillet en
Nouvelle-Calédonie, au moment où elles viennent mettre bas dans le lagon). Participer à un raid même si on sait qu’on
arrivera dernier au fil d’arrivée.
Où est le nord? Je ne le
sais pas toujours et j’en suis fort aise.
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