Facebook nous fournit la sagesse emballée sous vide aussitôt qu'on se sent partir à la dérive. Des petits
chats enrubannés dans des boucles roses, des chiots feignant l’orgasme avec les
yeux mi-clos bordés de longs cils, des bébés potelés qui parlent en paraboles
dans des bulles de bande dessinée sans oublier les canards en imperméable qui
ont du rouge à lèvres peint au coin de leur bec.
L’amitié est un trésor sacré à ne jamais égarer!
La mesure de l’amour c’est d’aimer sans mesure!
Ou ma préférée :
L’amitié c’est faire l’amour sans se toucher…
Ou celle-ci, avec les roses, le chat, la calligraphie et surtout, le bébé de deux mois qui se tient tout seul sur sa balançoire. Allô les fleurs bleues, prenez vos pilules!
Au rayon philosophie de ce grand Wal Mart des phrases à deux
cennes, on tend la main devant une telle surabondance et on remplit son panier
à ras bord.
J’haïs Wal Mart. Le
totalitarisme des phrases bonbons, ça me tombe sur le cœur.
Si vous en avez ras
le pompom des pensées philosophiques en format twitter, j’ai pour vous une
alternative. Le genre petite boutique de
jolies phrases incrustées de mots qui sonnent comme des chansons. Il y a même une place sur les rayons pour les poèmes lumineux.
Ah! J’oubliais le
plus important : ils ont aussi le coin photos. Des instantanés de la vie de tous les jours ,
vous savez, ces moments fugaces où le soleil caresse plus qu’il ne touche. Des prés de fleurs où on a envie d’aller se
rouler, un glaçon qui fond jusque sur vos lèvres et l’abandon des enfants dans l’étreinte
d’un bonhomme de neige. Et des mots pour
fleurir ces gravures lumineuses, des mots qui roulent comme les cailloux dans
les rivières rieuses.
Tout ça se trouve chez le docteur du bonheur, Francis Pelletier. Entre deux consultations à sa clinique de
Nicolet (ou à l’urgence du centre de santé), le médecin de famille ausculte son
dictionnaire pour opérer la magie. J’ai
fait sa connaissance il y a de ça 20 ans lors d’une entrevue à ma quotidienne
télé «La Vie en Mauricie». On
y présentait ses premiers calendriers poétiques.
Le réalisateur, dans mon télex : « Qui est le premier invité? »
« Francis Pelletier, Pelleteur de nuages », dis-je
dans mon micro-cravate.
« Et moi je suis le coiffeur des chauves »,
répond-il en riant.
Les Pelleteurs de nuages ont fait du chemin depuis : une maison d’édition, des vêtements, un
magasin de bonbons, un hôtel. Et un
blog, bordel!
Francis, combien as-tu de
clones pour réaliser tout ça?
Je vous invite à le découvrir. Une petite bouchée pour goûter? Voici un de mes textes préférés :
IL Y A
Il y a ceux qui
naviguent,
et ceux qui comptent le faire, un jour, peut-être, si...
et ceux qui comptent le faire, un jour, peut-être, si...
Il y a ceux qui prennent la mer,
et ceux qui se font prendre par leur mère.
et ceux qui se font prendre par leur mère.
Il y a ceux qui dérivent, aux courants et aux
vents,
et ceux, sur la rive, courant sous l'auvent.
et ceux, sur la rive, courant sous l'auvent.
Il y a ceux qui courent toujours tous les
risques,
et ceux qui en prennent, a toujours les éviter.
et ceux qui en prennent, a toujours les éviter.
Il y a ceux qui ont tant à perdre,
et ceux qui perdent leur temps.
et ceux qui perdent leur temps.
II y a ceux qui le prennent, le temps,
et ceux qui le tuent.
et ceux qui le tuent.
Il y a ceux qui voient gros,
et ceux qui n'en mènent pas large.
et ceux qui n'en mènent pas large.
Il y a ceux que l’on
aime détester,
Et ceux que l’on déteste aimer.
Et ceux que l’on déteste aimer.
Coiffer les chauves, cuisiner des arômes, jouer au dictionnaire, réfléchir tout haut, colorier des pages web, lancer la rumeur de ses petits secrets, suivre la thérapie du rire de soi et pelleter des nuages...Il y a tant de choses à faire. C'est bon d'avoir un exemple à suivre.
Merci Francis ;)
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