Chronique d'un dimanche tranquille
Qui a dit que les dimanches devaient être tristounets lorsqu’on vit en brousse? J’ai pour vous la recette qui mettra un peu de « oumphhff! » pendant le Jour du Seigneur.
Ma suggestion : une longue promenade en bagnole avec arrêts multiples, direction côte est. Le top du top d’une telle balade, c’est de squatter la banquette arrière du 4X4 d’un couple d’amis. Et surtout, n’oubliez pas de dire au chauffeur qu’il est vraiment le meilleur même si des fois vous avez un léger mal de cœur dans les courbes en lacet de la transversale Koné-Tiwaka. C’est une route panoramique digne du National Geographic mais elle vous donne une vague envie de vomir dans un petit sac.
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Monsieur D. et sa douce, Madame A. (A comme dans « ange ») nous ont fait l’honneur, à Princesse des Îles et à moi, de nous inviter à se joindre à leur promenade dominicale. Partir à la chasse aux images et croquer des moments de bonheur, c’est selon moi le plus beau des programmes.
Nous voilà en route sur le coup de 8 heures et demi avec des prévisions météo qui nous promettent quelques belles percées de soleil sous un couvert de nuages pluvieux.
Notre chauffeur, Monsieur D., s’arrête toutes les fois où on pousse des « ohhh! » et des « ahhh! ». Il mérite vraiment une médaille, celui-là!
Voici en mots et en images quelques beaux moments de cette petite escapade du dimanche.
Hienghène et sa poule, en accéléré
Un tout petit arrêt pour immortaliser la poule la stoïque du Pacifique. Il n’y a pas une tempête qui ne parvienne à lui défriper le plumeau.
Coucou à la cascade de Tao
C’est une cascade de 100 mètres de haut. Bonjour les sports extrêmes! On y retournera pour la randonnée. Il avait trop plu et ça patine sur le sentier boueux. Avis aux intrépides : il y a des tourbillons qui peuvent vous arracher votre bikini. Écoutez les locaux et baignez-vous aux endroits désignés.
Mini-trempette à Colnett
Une autre cascade, moins furieuse celle-là, avec en prime une rivière qui se jette sur une plage ma-gni-fi-que. Tout au long du chemin, c’est l’exubérance des jardins kanaks qui vous pavent la voie. On ne devrait pas rouler sur ce tronçon, il faudrait plutôt marcher pour prendre le temps de tout enregistrer avec ses yeux, son nez et ses oreilles. En prime, vous avez des gens qui vous envoient la main avec une telle joie, c’est comme s’ils retrouvaient un vieil ami et explosaient de joie. Il n’y a qu’en Calédonie où le « salut » n’est pas banal.
Ding! Dong! à l’église St-Denis
Au limites de la commune de Pouebo, il y a une petite église juchée sur une colline. Les enfants rient. Tout en bas, les adultes sont absorbés à leur bingo sous le faré. On entre dans le temple pour aller voir les vitraux d’une troublante authenticité. Ils dépeignent l’arrivée tumultueuse des premiers missionnaires. L’un d’eux en a même payé le prix de sa vie : Blaise Marmoiton, mort en 1847.
En sortant de l’église, les fillettes se présentent : Zoé, Marie, Cynthia…Pendant que je discute, Princesse des îles, curieuse comme une belette, décide de sonner la grosse cloche du village. Les enfants déguerpissent tels des lapins pour ne pas avoir à se faire gronder par le Père…Et les parents lâchent leur bingo tout en bas pour voir qui fait ce boucan…Ah, la la! Qu’est-ce que tu fais là Gaston La Gaffe? Bon allez, je te pardonne mon enfant, mais ne recommence plus tes facéties!
Le plein d’UV à Mahamate
On dit qu’il y a un certain James Cook qui est tombé en pamoison devant cette longue plage tranquille au fil de ses découvertes dans le Pacifique. Je ne sais pas si c’est la plus jolie mais c’est certainement là où on croise les gens les plus sympas. J’ai piqué une jasette à Marie-Pascale qui est venu avec les enfants pour y passer l’après-midi. Elle a un bon sens de l’humour, la Marie-P. Elle m’a donné un plein sac de pommes cythères. Voilà la coutume inversée : c’est les locaux qui font les cadeaux! On aura tout vu!
Retour par la transversale entre le col d’Amos et Koumac. Je vous avoue n'avoir n’avoir rien vu. Je roupillais avec Princesse des Îles. On avait l’air de deux goujats, à ronfler comme des tondeuses sur la banquette.
Merci Monsieur D. et Ange!