« Oh my God! Tes
cheveux repoussent! ». C’est le
commentaire unanime à chaque fois que je rencontre des amis.
J’arbore un duvet de poussin de pâques. Un drôle de
look hybride entre la coupe militaire et le radical punk. Je passe machinalement ma main sur ce doux
tapis et je souris. Il y a huit mois,
j’apprenais en affichant presque de la nonchalance que j’avais le cancer. J’avais cette attitude du « même pas
peur », riant de ce petit éclat de mort pris sous mon sein gauche. Je n’étais pas pressée de me faire opérer et
rien au monde n’allait me faire rater les vacances prévues à Sydney avec ma
bonne amie Chantal B. Nous avons
arpenté la ville, pillé les boutiques, éclusé quelques verres pendant nos 5 à 7
improvisés. Nous avons surtout ri de la
tournure du destin, fière de ne pas se laisser démonter devant la plus terrible
des maladies, CANCER, ces six lettres qui marquent au fer rouge.
Les vacances ont fini par finir. Chantal B. a repris son avion direction
Montréal. Et c’est là que j’ai commencé
à sentir la cuisante brûlure du mot qui s’imprimait en moi. Fuck, j’ai le cancer…
Huit mois plus tard, le cancer est guéri mais la brûlure
fait encore mal de temps en temps. Il y
a la nostalgie des beaux jours en Nouvelle-Calédonie, les soupirs des enfants
devant les albums photos, l’aventure avortée…
Est-ce qu’il y a un traitement pour guérir le vague à l’âme? Nous aurions besoin d’une prescription pour
une famille de 5.
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