10 oct. 2010

Koné, amadoue-moi, amadoue-moi!
C’est la nuit et je suis en plein délire. Je rêve ou il y a des esprits qui rôdent? On dirait que je suis dans un film de Wes Craven avec la petite musique lancinante qui vrille mes tympans. Mon souffle s’accélère. Ah non….les fantômes tapis dans mes songes s’apprêtent à bondir. Une lumière s’allume et s’éteint. Je le sens, je vais subir les pires sévices. Où sont les monstres? Affolée, j’aperçois une main qui s’avance vers moi. Je hurle mais c'est peine perdue: aucun son ne parvient jusqu’à mes lèvres. Je mets l'instinct de survie, affuté lors de mes cours d’auto-défense, en mode « auto-protection ». Je m’apprête à bondir pour mordre, telle une possédée.
Et là, qui vois-je? Chéri, la main suspendue au dessus des draps, le sourcil en accent circonflexe. Une ombre passe sur son front : il croit que je suis dingue. Serais-je devenue l’héroïne d’Exorciste? Ce n'était qu'un mauvais rêve. Chéri est déjà prêt à enfouir sa tête dans l'oreiller pour retrouver le sommeil non sans m’avoir donné une courte caresse sur la cuisse pour effacer ce curieux intermède au milieu de la nuit. Je me replonge dans un sommeil agité.
C’est notre deuxième nuit à Pouembout, le village voisin de Koné. Nous avons fait trois heures de route au nord de la capitale Nouméa pour atteindre notre domicile. Plus les kilomètres s’allongeaient derrière nous, plus je réalisais que nous allions vivre côté brousse.
Où sont les supermarchés? Et cette école au milieu d’un champ, c’est bien le lycée dit « agricole » de mon fils Lulu? Bizarre, ce cheval sauvage qui broute le long de la route…Où est la mer? Où sont passés les gens du village après 18 heures?
Je m’ennuie déjà de Nouméa. Est-ce que le nord saura se laisser amadouer? Sitôt réveillée, je pars marcher avant la chaleur du jour pour chasser le souvenir de cette mauvaise nuit. Sur ma route, je croise des locaux qui m’envoient la main en m’adressant un large sourire. Sans trop le savoir, ils répondent à ma question.

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