2 mai 2012

L’indolence du luxe.


Qu’est-ce que le luxe?  Un bijou scintillant comme l’effigie d’une jaguar à un feu rouge?  Avouez que vous avez regardez deux fois plutôt qu’une pour voir qui était au volant…Le luxe attise la convoitise.

Est-ce le clinquant d’une sculpturale quadra aux seins siliconés posant avec diamant et talons hauts dernier cri dans un bar de la brousse?  Je vous ai vu, vous avez étouffé un petit rire devant l’étalage criard d’une vulgarité sans complexe.  Le luxe divise.



Ou au contraire, le luxe serait-il un code secret?  Une coupe de champagne dans laquelle vous baignez vos lèvres tout en vous demandant s’il s’agit ou non d’un bon millésime?  Et ce tableau obscur dans le salon design de vos hôtes?  Une croûte ou l’œuvre d’un génie?  C’est le traquenard du luxe :  il faut être un initié pour savoir apprécier.

Et vous, votre définition du luxe?  Une débauche de shopping à New York?  Une semaine de yoga sur un carré de pelouse verdoyant à Bali? Une femme de ménage une fois par semaine?  Une heure libre qui surgit dans votre agenda débordé?  Un tête-à-tête avec un gogo boy?

Je vous pose ces questions parce que je suis moi-même en quête d’une réponse pour savoir ce qu’est le luxe.  Dans mon ancienne vie de lectrice-de-nouvelles débordée-mère-de-trois-enfants, j’ai fermé les yeux très fort en me disant que le luxe était au bout du monde dans ce Pacifique lointain.  Je joggais sur ma rue et je sentais que j’allais m’envoler lorsque Will.i.am scandait dans mon Ipod : 

Imma be, Imma be…Imma be living the good life, Imma be living the good/good life…

Imma be.  Un mantra, une auto-proclamation, un slogan pour la croissance personnelle.  Je réalise en ce moment le fantasme no. 1 de la plupart des nord-américains avides de luxe :  avoir du temps pour soi.

47 ans, retraite précoce forcée, trois enfants et zéro couche à changer.  Le rêve.

C’est un luxe inouï de s’offrir une page blanche.  Un grand défi aussi. 

Je prends le temps de trouver ma propre définition du luxe.  Je ne sais toujours pas s’il s’agit de ces après-midi indolents longs comme une messe du dimanche.  Ni de mes premiers coups de pinceaux sur une toile.  Ou de mes douloureux joggings alors que je longe le Pacifique en rêvant d’y glisser un jour en kitesurf. 

Des questionnements et quelques certitudes.  Pour moi, le luxe est désir.  Le tressaillement d’excitation quelques jours avant le départ dans une contrée lointaine, c’est un luxe incomparable.  C’est pour ça que je nourris sans cesse des projets fous.

Le luxe est aussi décomplexé.  Il n’est pas l’esclave des vêtements griffés ou encarcané dans l’intégrisme du beau.  Le luxe est authentique :  un dessin d’enfant richement mis en valeur dans un cadre doré, une sculpture de Pouebo achetée lors d’une balade sur la côte est.  Un raid dans la brousse au coude-à-coude avec nos amis.  Une guacamole avec des avocats cultivés par le voisin.

Le luxe, c’est l’instinct du moment.  Imma be…

Living life, feeling free.
Powerful with energy.
Sending positivity.
Come to my festivity.
Celebrate like Imma be.
Imma be.
Imma be.


2 commentaires:

marge a dit…

Bonjour,
Des mois que je suis votre blog (du travail, chut !!)...et voilà qu'à mon tour, à 42 ans, je vais mettre ma carrière entres parenthèses pour suivre mon homme...à Nouméa !
Sacré défi comme vous le dites si bien..plein de questions, de doutes, et d'envies de découvrir de nouveaux gens, de nouveaux paysages...envie d'aventure quoi !

Nous arrivons, mi-août et j'espère un jour faire votre connaissance, j'aime beaucoup votre humour .
Marge

Chantal Carignan a dit…

Une nouvelle nouméenne-québécoise! arrivez vite, j'ai bien hâte de faire votre connaissance !
chantale