1 févr. 2013

La fin de la souffrance de Janvier


J’écris «  1er février » et je réalise qu’on est le 31.  Il y a 31 jours en janvier, cet interminable mois où il mouille, il vente, il gèle, il grèle.   Un mois où les moineaux sans cervelle picorent des graines au lieu de voler vers le sud.  Un mois où il faut être un chien husky pour goûter au réel bonheur d’être né sous un climat aussi rugueux qu’une roche.  Un mois de soupe pour réchauffer le ventre, les épaules, les pieds et le bouts des doigts.  Dites-moi que ça va finir.  Racontez-moi une histoire qui ne se passe pas dans un palais de glace où il est impossible de faire l’amour.  Qui donc va s’envoyer en l’air dans un hôtel de glace sans porter des collants en laine et des mitaines en polar?  La nordicité, concept amère pour consoler les pauvres descendants des colons que nous sommes, habités par les chagrins de nos aïeux qui en ont bavé, terrés dans leur maison calfeutrée avec  de la guenille. Janvier, aussi douloureux qu’une langue collée sur un poteau gelé.

Trente et un jours lancinants.  Trinquons, mes amis.  Nous avons terminé la traversée du désert polaire.  Février arrive avec ses jours plus longs et son soleil un peu moins blafard, un peu plus lumineux.  Gardez la foi, les fous en bicycle continuent de pédaler sur les trottoirs savonneux au péril de leur vie.  

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Admirez le paysage lunaire qui bientôt deviendra vert et grouillants de larves de maringouins.  La vie surgira.  Et moi, je vais me chercher une job et dilapider mon premier chèque de paie égoïstement.  Je vais claquer du cash sur des gougounes pour me rassurer sur l’avènement d’une mythique saison qui nous tourne tous la tête :  l’été.

3 commentaires:

Marigolo a dit…

J'ai vu une photo aujourd'hui. La photo d'une femme que j'ai croisée il y a quelques temps chez mon amie Sophie, pour un souper improvisé. Une femme qui m'avait frappé par la vivacité de son esprit, l'humour dans son discours, et surtout, sa bravoure et sa ténacité devant son combat. Une femme qui m'a marqué.

J'ai vu cette femme aujourd'hui, en photo. Différente, mais en même temps, identique. Différente dans son image, différente de par les conséquences physiques de son combat, mais identique dans sa beauté, son sourire communicatif et j'imagine bien, par son courage. Le sourire toujours présent, dans ses yeux comme sur ses lèvres, malgré ces degrés qui affichent toujours sous le zéro, malgré le froid dans le dos qu'on ne peut qu'imaginer lorsqu'on subit ces traitements chimiques, malgré le froid qu'on ressent aux pieds quand on porte quand même nos gougounes au mois de janvier.

À cette femme différente mais identique, moi je dis merci de nous partager tes états d'âmes avec autant d'esprit, merci pour ces prises de conscience. On saisit que le froid qu'on ressent, ce n'est pas seulement à cause de l'hiver et de son mois de janvier frigorifiant...et que si ce froid nous saisit trop, y a toujours quelqu'un, quelque part, qui est prêt à nous tricoter des gougounes en laine...et que même si ces gougounes ne sont pas parfaites, même si quelques mailles se défont en cours de route, même si elles ne sont pas celles qu'on aurait choisi, elle apporte tout de même un réel réconfort.

Au plaisir de se recroiser à nouveau!

Marie-Claude xxx

Unknown a dit…

Il est certain que les hivers doivent être longs chez vous au Québec et ça doit vous changer de Nouméa. Mais les paysages ont l'air magnifiques. Allez bientôt vous aurez le privilège de sentir les prémices du printemps arrivés sur votre belle ville, humer la douceur de l'air, sentir les premiers rayons de soleil et voir reverdir la campagne.
Bonne continuation, bon job (ça se dit comme ça ? HAHA) et have fun.
Bises à vous Chantal.
TiteZa

Chantal Carignan a dit…

Merci Titeza! Vrai que les paysages sont beaux, surtout quand on a un pic à glace pour les gravir dans son sac à main ;) Sincèrement, j'adore mon pays et je chique un peu la guenille parce que c'est comme ça l'amour...Un peu de défi!
chantale