27 avr. 2011

Le poète en claquettes

Il s’appelle Christophe Barré.  Il arbore une barbichette de sage et des mollets d’acier.  Il y en a trois à la douzaine des hommes comme lui.  Mais celui-ci à une petite particularité:  il fait le tour du caillou... en claquettes.  Soixante bornes par jour pendant trente-cinq jours:  ça lui fera une promenade de plus de deux milles kilomètres. 

Combien de paires de claquettes va-t-il user sur le bitume de la Calédonie?  Mais vous n’avez pas une question plus existentielle à poser sur ce périple? 

Bon… De toutes façons, je lui ai moi-même demandé sachant très bien qu’il y avait des statisticiens parmi vous.  Depuis Nouméa, il a vu fondre deux paires de bonnes vieilles «gougounes» comme on dit chez nous.  Calculez 300 kilomètres entre Nouméa et Koné et ça lui fait pas mal de millage avec ses semelles de gomme.

Y’a de quoi tourner en bourrique quand on entreprend une telle expédition sur le seul lien routier de la Calédonie.  Ni les semi-remorques ni les fêlés au volant ne lui font peur. Quel est son truc?  Christophe Barré déclame de la poésie tout en marchant.  Il a l’air d’un joyeux timbré qui parle aux herbes folles.  

Ralentissez en passant près de lui…Vous l’entendrez réciter des extraits du « Retour au pays natal » d’Aimé Césaire.

C’est aussi beau que le bruit du vent, vous aimerez.

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