15 août 2011


UNE RAGE DÉVORANTE SUR LE SENTIER DE CANALA

Un peloton de 150 coureurs/marcheurs se prépare à partir vers les hauteurs de Canala, un village sur la côte est.  Les gens de la région ont une réputation de dur à cuire.  Mais rien qu’à mesurer la largeur de leur sourire, je suis portée à penser qu’ils ont tous bu leur nescafé parce qu’ils ont l’air content de nous accueillir dans leur tribu. 

Un coup d’œil autour de moi et je constate que le mini-raid de 9 kilomètres fait le bonheur de bien du monde : les adolescents, les coureurs du dimanche, les contemplatifs, les rambo en herbe et les petites madames comme moi.  On a envie de se lancer à l’assaut de ce sentier.  La frénésie du départ nous fait même oublier de prendre le bon embranchement après  quelques centaines de mètres :  tel un troupeau de moutons, nous allons faire trois fois demi-tour avant de s’engager sur le bon chemin.  Vous connaissez l’adage « Les premiers seront les derniers »?  Il s’est révélé dans son irréductible logique…

Pour la première fois, j’ai cédé à mon envie dévorante d’écouter de la musique.  C’est mon carburant, les beats pistons.  J’ai ainsi pu jogger sur quelques kilomètres pour attaquer la montée de 450 mètres.  A la descente, ouf!  Une  pente infernale où il fallait s’accrocher aux arbres pour ne pas débouler sur la piste caillouteuse.  Ah le doux bonheur des plaisirs masochistes :)

Puis, mon Ipod a clignoté « low battery ».  Et moi aussi.  J’ai trébuché dans la boue une fois ou deux et j’ai terminé en marchant pour finalement me fouetter une dernière fois et franchir le dernier cent mètres au pas de gazelle sous les encouragements de Lulu, mon fils, arrivé une bonne demi-heure plus tôt.  Je lui ai envoyé la main, vidée et fière après ma petite promenade d’une heure quarante minutes.   Vive les raids! 

J’ai remis mon blason de coureur en jetant un œil sur le géant qui piétinait derrière  moi à la table d’arrivée.  Celui-là a allumé de l’envie :  il s’est tapé une promenade de 19 kilomètres avec un dénivelé qui combine le mont Ste-Anne et Stoneham…tout ça en moins de deux heures.  Ouf!  Ce gaillard me donne chaud.  Et tous les autres qui se pressent derrière lui, les participants héroïques du grand raid!  Parmi eux, ma G.I. Jane préférée :  Sylvie qui célébrait ses 61 ans avec cet exploit. Bravo!

Aucun commentaire: