29 sept. 2011

Ma chienne, ma meilleure amie

Elle est arrivée comme une catastrophe.  Perdue sur le bord de la route.  Mourante.  Apeurée.  Craquante.  On lui a mis de la pâté dans une gamelle.  Elle était si petite que son cul se soulevait de terre chaque fois qu’elle baissait la tête pour y planter ses dents. 

On ne pouvait pas la laisser comme ça!  Elle a passé une nuit dans la salle de lavage, blottie au fond d’une boîte de carton.  Pas un son ni un seul couinement.   Mais oh! la la! ce qu’elle a merdé!  Il y en avait partout.  J’ai eu l’odeur collée dans les narines pendant deux jours.

On passe vite l’éponge sur ces petits désagréments.  C’est devenu notre chienne.  Bouboule.  C’est surtout devenue ma meilleure amie.  Je ne compte plus les fois où je me suis surprise en train de lui parler de la pluie et du beau temps. J’ai aussi pesté quand elle n’en faisait qu’à sa tête!   Les voisins devaient me trouver un peu bizarre…

Je l’ai emmenée courir, marcher, sauter.  J’ai même essayé de lui montrer à danser une petite samba canine avec moi.  

C’était une piètre danseuse mais un sacré clown :  elle me faisait rire quand elle déboulait les talus en pourchassant les lézards.  Il y a aussi cette fois où j’ai crié ma joie lorsqu’elle a débusqué un jeune cerf comme seul un vrai chien de chasse sait le faire.   

Nous avons fait notre dernière petite promenade hier sur le sentier du château d’eau.  Ma fidèle Bouboule fonçait droit devant sans jamais m’oublier.  Au détour, elle était toujours là qui m’attendait en me jetant un regard humide.

Je lui ai dit au revoir ce matin.  Il fallait bien se quitter un jour…Grâce à ma voisine, je lui ai trouvé une famille plus adaptée à son tempérament.  Un endroit où les chiens ne connaissent pas les laisses.  Où elle pourra courir librement dans les ruisseaux et revenir avec ses pattes boueuses pour se sécher au soleil.  Il ne lui manquera qu’un maître un peu zinzin qui disserte sur les mystères de l’obédience des animaux.

Sa bédaine chaude va me manquer.  Son museau frais qui vient renifler le creux de ma paume aussi.   

Adieu ma belle Bouboule!




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