11 mai 2013

Y a-t-il un médecin dans la salle?


« Oh my God!  Tes cheveux repoussent! ».  C’est le commentaire unanime à chaque fois que je rencontre des amis. 

J’arbore un duvet de poussin de pâques.  Un drôle de look hybride entre la coupe militaire et le radical punk.  Je passe machinalement ma main sur ce doux tapis et je souris.  Il y a huit mois, j’apprenais en affichant presque de la nonchalance que j’avais le cancer.  J’avais cette attitude du « même pas peur », riant de ce petit éclat de mort pris sous mon sein gauche.  Je n’étais pas pressée de me faire opérer et rien au monde n’allait me faire rater les vacances prévues à Sydney avec ma bonne amie Chantal B.   Nous avons arpenté la ville, pillé les boutiques, éclusé quelques verres pendant nos 5 à 7 improvisés.  Nous avons surtout ri de la tournure du destin, fière de ne pas se laisser démonter devant la plus terrible des maladies, CANCER, ces six lettres qui marquent au fer rouge. 

Les vacances ont fini par finir.  Chantal B. a repris son avion direction Montréal.  Et c’est là que j’ai commencé à sentir la cuisante brûlure du mot qui s’imprimait en moi.  Fuck, j’ai le cancer…

Huit mois plus tard, le cancer est guéri mais la brûlure fait encore mal de temps en temps.  Il y a la nostalgie des beaux jours en Nouvelle-Calédonie, les soupirs des enfants devant les albums photos, l’aventure avortée…

Est-ce qu’il y a un traitement pour guérir le vague à l’âme?  Nous aurions besoin d’une prescription pour une famille de 5.  



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