22 févr. 2012

L’été des indiens ne pèse pas lourd dans la balance

Anse Vata
Ham-sud 
















Dites « Québec » à un français et la machine à rêves s’emballe.

J’ai tenté l’expérience avec une vendeuse de la librairie l’As de Trèfle de Nouméa. 

« Québec! », ai-je négligemment laissé glissé de façon très subliminale dans une conversation sur la pluie et le beau temps.  En fait, sur le beau temps parce qu’il fait toujours beau ici.

Et paf!  La voilà avec les yeux grands comme des cartes postales version panoramique où apparaissent les Rocheuses, les chutes Niagara et le château Frontenac.  Elle s’imagine déjà, parée d’un couvre-chef en poil et en peau, fouettant sa horde de chiens de traineau qui la tirent jusqu’à sa cabane en bois rond sur fond d’aurores boréales. À la seule évocation de la patrie canadienne, ce fantasme-flash a illuminé le fond de sa pupille. 

« C’est si beau le Canada!  Je rêve d’y aller pendant l’été des indiens… », me dit-elle, partagée entre le mysticisme et le rêve.

Je souris, béate devant sa soif de découvrir la sauvagerie d’un pays qui ronge la moitié d’un continent.  L’été des indiens… La douceur sucrée d’une saison qui finalement n’est qu’une conjoncture :  un relent de grandes chaleurs, la croisée de vents favorables, un ciel bleu sainte-vierge où les nuages sont floconneux et jamais menaçants.  Une aquarelle, celle dans la chanson de Joe Dassin.  Il ne manque que les licornes pour compléter ce tableau chimérique.

« Je voulais aussi aller travailler là-bas », me dit-elle avec un rire gêné.

L’été des indiens à longueur d’année.  J’aime ce concept.

« Mais vous savez », poursuit sur la lancée des confidences, « on m’a dit que les travailleurs n’avaient que DEUX SEMAINES DE VACANCES  PAR ANNÉE… ».    La voilà presqu’en train de défaillir devant une telle perspective.  Deux misérables semaines.  Et imaginez si ça tombe en plein février…La guigne!  Ou pire encore :  le boulet des deux dernières de juillet parce que le chantier FERME!  Ahhhh!….Tout le monde à Old Orchard en même temps.   

« En France, tous les travailleurs ont droit à un mois! », m’explique-t-elle comme une académicienne.  

Si seulement le canada avait opté pour la devise des français :  liberté, égalité, fraternité et UN MOIS DE VACANCES!

Un mois, c’est bien plus long que l’été des indiens…



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